L’eau des deux rivières : Colette

Suite et fin de la saga familiale de Patrick Fornos sur fond de guerre civile espagnole. Après nous avoir fait vivre, à travers l’histoire de son village fictif de « Santa-Coloma », les causes lointaines et les préludes au conflit, la fin du premier tome nous a laissés au moment où l’état de guerre provoqué par le soulèvement militaire contre la République s’étend à tout le pays. Des centaines de milliers d’hommes et de femmes, dont la plupart n’avaient jusque-là jamais fait de mal à une mouche, se sont mis en marche les uns en direction des autres pour s’affronter dans une lutte sans merci destinée à devenir l’une des plus grandes tragédies du XX^e siècle.

Á Santa-Coloma, Colette n’a pas pu empêcher Dago, l’homme de sa vie, le père de ses enfants, de partir lui aussi au combat. Tandis qu’Ángel, également engagé dans une colonne de miliciens anarchistes, commence à remettre en doute sa foi en la révolution sociale, Colette, elle, avait déjà commencé à entrevoir que sa petite personne individuelle ne pouvait pas être son seul point de référence. Projetée à son tour dans le tourbillon des évènements, son volontarisme allié à son sens atavique du réel va à présent l’amener à tendre de plus en plus souvent la main à tous ceux que les circonstances placeront dans les mêmes difficultés qu’elle. Avec et grâce à ses compagnons d’infortune, elle va surmonter une à une toutes les épreuves qu’elle aura à traverser.

Ce second tome se déroule selon le même mode narratif en contrepoint du premier,  nous faisaient suivre alternativement les évolutions, à la fois physiques et psychologiques, des deux principaux protagonistes de son récit. Au-delà de la réécriture de sa propre légende familiale, Patrick Fornos nous entraîne dans une réflexion sur la façon dont les bouleversements du quotidien qui surviennent lors des grands drames collectifs transforment les consciences.